Relation
Purdue-Smithe AC, Whitcomb BW, Szegda KL et coll. Apport en vitamine D et en calcium et risque de ménopause précoce.AJCN. 2017;105(6):1493-1501.
Brouillon
Étude observationnelle basée sur les données de la prospective Nurses' Health Study II ; Les informations sur l'apport en calcium et en vitamine D ont été collectées à partir de questionnaires sur la fréquence alimentaire (FFQ) utilisés dans l'étude.
Population étudiée et évaluation
La Nurses' Health Study II comprenait 116 430 femmes âgées de 25 à 42 ans en 1989 (au début de l'étude prospective). Des informations de base sur l'âge, la taille, l'origine ethnique, l'âge des premières règles et le niveau d'éducation de la mère et du père ont été recueillies en 1989 ; Les informations de suivi ont été collectées en 1991, 1995, 1999, 2003, 2007 et 2011 avec un taux de suivi ≥ 89 %. Les FFQ ont évalué la consommation de 131 aliments, boissons et suppléments au cours de l'année écoulée. Des covariables telles que l'IMC et l'activité physique ont également été identifiées lors de chaque visite de suivi.
Les femmes ayant reçu un diagnostic de cancer avant le premier suivi en 1991 ont été exclues (n = 391). Après l’application de cette exclusion et d’autres, 86 234 femmes sont restées dans l’étude pendant toute la durée de l’étude.
Paramètres de l'étude évalués
Apport en vitamine D, apport en calcium et âge au début de la ménopause
Informations clés
Après ajustement en fonction de l'âge, du nombre d'années de tabagisme, de l'IMC, de la parité, de la durée de l'allaitement au cours de la vie, de l'âge à la première ménarche, de l'activité physique, du pourcentage de calories totales provenant des protéines végétales, de la consommation d'alcool et de l'apport en calcium, les femmes appartenant au quintile le plus élevé d'apport alimentaire en vitamine D (apport médian de 528 UI/j) présentaient un risque de ménopause précoce 17 % inférieur à celui des femmes ayant le plus faible apport (apport médian de 148 UI/j). UI/j) (P.=0,03). Il y avait également un risque 13 % plus faible de ménopause précoce chez les femmes qui consommaient le plus de calcium provenant des aliments par rapport aux femmes ayant le plus faible apport en calcium.
Si une femme atteint la ménopause avant 45 ans, elle court un risque accru d'ostéoporose, de problèmes cardiovasculaires, de déclin cognitif et de mortalité prématurée.
À l’inverse, un supplément de vitamine D n’était pas associé à une réduction du risque de ménopause précoce, et un apport supplémentaire en calcium était positivement associé à une ménopause précoce.
Les femmes ayant les apports les plus élevés en vitamine D et en calcium étaient également plus jeunes et plus actives physiquement, avaient un IMC plus faible, buvaient moins d’alcool et étaient moins susceptibles de fumer.
Implications cliniques
Selon les Centers for Disease Control and Prevention, la plupart des femmes sont ménopausées entre 45 et 55 ans.1Si une femme atteint la ménopause avant 45 ans, elle court un risque accru d'ostéoporose, de problèmes cardiovasculaires, de déclin cognitif et de mortalité prématurée.2-4Même si l’on pensait autrefois que les facteurs génétiques étaient les déterminants les plus importants de l’âge au début de la ménopause, nous savons désormais que l’alimentation et le mode de vie peuvent également jouer un rôle.5
Cette étude porte spécifiquement sur deux nutriments alimentaires importants : la vitamine D et le calcium. Les deux nutriments affectent les organes reproducteurs féminins. Par exemple, les ovaires regorgent de récepteurs de vitamine D. Les carences en vitamine D et en calcium ont chacune été associées à des maladies gynécologiques et reproductives telles que le syndrome des ovaires polykystiques (SOPK) et l'endométriose.6.7
Dans cette étude, la vitamine D alimentaire et le calcium alimentaire étaient chacun associés à un risque plus faible de ménopause précoce. Cela est logique car la vitamine D et le calcium affectent la santé ovarienne. Par exemple, la vitamine D augmente l’expression de l’ARN messager de l’hormone anti-Müllérienne (AMH), un régulateur paracrine du développement des follicules ovariens.8.9Une augmentation de l’AMH est associée à une réduction du vieillissement ovarien accéléré.10Dans une étude randomisée en double aveugle menée auprès de jeunes femmes, Dennis et ses collègues ont découvert qu'une seule supplémentation en vitamine D3 à forte dose (50 000 UI) entraînait une augmentation moyenne de 12,9 ± 3,7 % de l'AMH la semaine suivante.11Concernant l'absence d'effet de la supplémentation en vitamine D sur la ménopause précoce dans cette présente étude de Purdue-Smithe et al. Les auteurs ont émis l’hypothèse que le nombre de femmes prenant des suppléments de vitamine D était trop faible pour établir un lien. Sur les 86 234 femmes participant à l’étude, seules 40 prenaient des suppléments de vitamine D supérieurs à 600 UI par jour.
L’autre aspect pertinent de cette étude est qu’il n’a pas été possible de distinguer complètement les effets de la vitamine D de ceux du calcium. Les aliments riches en vitamine D contiennent également de grandes quantités de calcium, ce qui rend impossible d’ajuster avec précision les effets de chaque nutriment sans l’autre. Dans l’ensemble, on ne peut pas supposer que l’effet de la vitamine D alimentaire sur l’insuffisance ovarienne prématurée soit indépendant du calcium et vice versa.
Il s’agit de la première étude à notre connaissance qui examine spécifiquement la vitamine D et le calcium en relation avec le risque de ménopause précoce. Il s'appuie sur un ensemble d'études plus solides reliant ces nutriments à une meilleure fertilité,12,13probablement dû au même effet sous-jacent de l’augmentation de l’AMH. Les femmes ayant un faible taux d’AMH courent un risque accru d’infertilité et de ménopause prématurée.14
Compte tenu de l’influence de la vitamine D et du calcium alimentaires sur l’élévation de l’AMH, cette étude met en évidence l’association de facteurs modifiables liés au mode de vie avec le vieillissement ovarien prématuré. Réduire le risque de ménopause précoce réduit également le risque de comorbidités telles que le déclin cognitif, l’ostéoporose, les problèmes cardiovasculaires et les décès prématurés.15-17
