référence
Kanai M, Yoshimura K, Asada M et al. Une étude de phase I/II sur la chimiothérapie à base de gemcitabine et la curcumine chez des patients atteints d'un cancer du pancréas résistant à la gemcitabine.Pharmacol de chimiothérapie contre le cancer. 22 septembre 2010. [Publication électronique avant impression]
conception
Étude de phase I/II sur l'innocuité et la faisabilité de la curcumine orale
Points de terminaison
Le critère d’évaluation principal de l’étude de phase I était la sécurité de 8 grammes de curcumine par voie orale. Le critère d’évaluation principal de l’étude de phase II était le taux d’achèvement du traitement oral à la curcumine. Les critères d'évaluation secondaires de la phase II étaient le taux de réponse, la survie globale (SG) et l'observance.
Participant
21 patients atteints d'un cancer du pancréas avancé dont la maladie a progressé sous chimiothérapie à la gemcitabine en monothérapie.
Principales conclusions
Aucune toxicité limitant la dose n'a été observée dans l'étude de phase I de 8,0 grammes de curcumine par jour chez 3 patients. Aucun des 21 participants à l’étude n’a abandonné l’étude en raison d’une intolérance à la curcumine. La curcumine plasmatique a été testée chez 5 patients et variait entre 29 et 91 ng/ml, sauf pour un patient avec une valeur de 412 ng/ml. L'observance était très bonne : 19 (90 %) participants ont pu consommer plus de 90 % de la dose quotidienne prescrite. Dix-sept (81 %) participants sont décédés au cours de la période d’étude et trois étaient encore en vie au moment de la publication. La survie globale (SG) médiane était de 161 jours (IC à 95 % : 109 à 223 jours). Le taux de survie à un an était de 19 %.
Effets sur la pratique
Les effets anticancéreux de la curcumine à fortes doses sont bien documentés. Ses effets anticancéreux sont en grande partie dus à sa capacité à réduire l’activation de NF-kB, conduisant à ses effets antiprolifératifs, antiangiogéniques, anti-invasifs et pro-apoptotiques sur les cellules cancéreuses. De plus, il existe des démonstrations in vitro de son action comme agent synergique avec plusieurs chimiothérapies, dont le 5-fluorouracile, la vinorelbine et la gemcitabine.1.2Compte tenu du potentiel de la curcumine en tant qu’agent anticancéreux et sensibilisant en chimiothérapie, il existe un grand intérêt à trouver les applications et les dosages appropriés pour son utilisation en oncologie intégrative.
Cette petite étude a montré que des doses élevées de curcumine sont bien tolérées par les patients atteints d'un cancer du pancréas avancé, malgré d'éventuels troubles digestifs.
Cette petite étude a montré que des doses élevées de curcumine sont bien tolérées par les patients atteints d'un cancer du pancréas avancé, malgré d'éventuels troubles digestifs. Bien que l’on pense que la consommation de curcumine avec des graisses optimiserait l’absorption, cela n’est divulgué nulle part dans la publication. Les patients ont eu la possibilité de diviser la dose tout au long de la journée pour augmenter la tolérance, ce qui, selon les auteurs, pourrait avoir entraîné une meilleure tolérance que dans les études précédentes.
Bien que cette étude ait démontré l’innocuité et la tolérabilité, qu’en est-il des résultats pour les patients ? Il y a de bonnes raisons de supposer que la combinaison de curcumine et de gemcitabine aurait un effet cytotoxique synergique. Kunnamakkara et al. ont montré in vitro et dans un modèle murin de cancer du pancréas que la combinaison de curcumine et de gemcitabine entraînait un volume tumoral inférieur après le traitement par rapport à la gemcitabine seule.3Une étude récente l’a confirmé et a montré que la curcumine et la gemcitabine agissaient en synergie dans la réduction des tumeurs du cancer de la vessie.4
La durée médiane de survie des patients dont la maladie a progressé sous gemcitabine et qui reçoivent uniquement des soins de soutien est d'environ 10 semaines.5Dans cette étude, la durée médiane de survie était de 23 semaines. Cependant, il convient de noter que les critères d'évaluation secondaires que sont le taux de réponse et la survie globale peuvent avoir été influencés par le comédication S-1. Sur les 21 participants inclus dans l'étude, 19 ont reçu du S-1, une fluoropyrimidine orale qui s'est révélée bénéfique chez les patients atteints d'un cancer du pancréas avancé.6.7Cela contredit certainement les conclusions que l’on peut tirer de l’utilisation de la curcumine et de la gemcitabine.
L'utilisation de la curcumine avec la gemcitabine chez les patients atteints d'un cancer du pancréas avancé nécessite des recherches plus approfondies, car les données in vitro et in vivo suggèrent des effets cytotoxiques synergiques. Jusqu'à ce que des recherches plus définitives soient publiées, nous devrions absolument envisager d'utiliser la curcumine chez les patients prenant de la gemcitabine, car il n'y a aucune preuve qu'elle interfère avec le traitement. Gardez toutefois à l’esprit que la dose doit être élevée pour reproduire la recherche.
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