Relation
Ranzani OT, Milà C, Kulkarni B, Kinra S, Ton C. Association de la pollution de l'air ambiant et domestique avec la teneur en minéraux osseux chez les adultes du sud de l'Inde périurbaine.Ouverture du réseau JAMA. 2020;3(1):e1918504.
Brouillon
Il s’agissait d’une analyse transversale basée sur la population.
Participant
L'analyse a porté sur 3 717 membres de la cohorte de l'Andhra Pradesh Children and Parents Study, recrutés entre 2009 et 2012 dans 28 villages près d'Hyderabad, dans le sud de l'Inde. L'âge moyen était de 35,7 ans et près de la moitié des participants (46 %) étaient des femmes.
Mesures d'exposition
Pollution atmosphérique ambiante moyenne annuelle par des particules de moins de 2,5 µm de diamètre aérodynamique (PM2,5) et teneur en carbone noir (BC) au lieu de résidence estimée par la régression de l'utilisation des terres et l'utilisation autodéclarée de la biomasse pour la cuisson
Paramètres cibles
Le critère de jugement principal était la teneur en minéraux osseux (BMC), mesurée en grammes, corrigée pour la surface osseuse au niveau de la colonne lombaire et de la hanche gauche, mesurée par absorptiométrie à rayons X à double énergie (DEXA). Un critère de jugement secondaire était la densité minérale osseuse, mesurée en grammes par centimètre carré.
Les auteurs présentent plusieurs mécanismes possibles pour lesquels les particules pourraient affecter la masse osseuse. Peut-être plus simplement, l’exposition augmente l’inflammation systémique et le stress oxydatif, ce qui entraîne ensuite une perte osseuse accrue.
Des modèles mixtes linéaires distincts ont été ajustés avec des interceptions aléatoires imbriquées (ménages au sein des villages) pour chaque paire exposition-résultat et ajustés séquentiellement pour tenir compte des facteurs de confusion potentiels. L'analyse des données a été réalisée entre avril 2019 et juillet 2019.
Informations clés
La pollution de l’air ambiant était associée à une BMC plus faible. Dans les modèles entièrement ajustés, les PM2,5 étaient associées au CMO du bas de la colonne vertébrale (différence moyenne de -0,57 g par 3 μg/m3Augmentation des PM2,5) et de la hanche (différence moyenne -0,13 g par 3 μg/m3augmentation des PM2,5). Après ajustement des facteurs de confusion, l'exposition aux PM2,5 était également associée à une densité minérale osseuse plus faible dans la colonne vertébrale (différence moyenne de -0,011 g/cm2par 3 μg/m3augmentation des PM2,5) et de la hanche (différence moyenne -0,004 g/cm2par 3 μg/m3augmentation des PM2,5). L'exposition au carbone noir était associée au CMO du bas de la colonne vertébrale (différence moyenne de -1,13 g pour 1 μg/m3Augmentation du BC) et de la hanche (différence moyenne -0,35 g pour 1 μg/m3). Il n’y avait aucune association entre l’utilisation de biocombustible et le BMC spinal.
Implications sur la pratique
Il existe déjà de nombreuses preuves reliant la pollution atmosphérique par les particules à diverses maladies non transmissibles.1Il n’est pas clair si l’ostéoporose doit ou non être ajoutée à cette liste de maladies. Certaines études ont montré un lien entre l’exposition aux particules et une densité osseuse plus faible ou un risque de fracture.2.3D'autres non.4Une étude a révélé un risque accru de fractures de l’avant-bras chez les hommes âgés, mais pas chez les femmes ou les hommes plus jeunes.5Une autre étude a rapporté une augmentation des fractures de la hanche chez les femmes âgées exposées à des polluants atmosphériques gazeux, mais aucun effet significatif des particules.6Bien que les études menées à ce jour n'aient pas produit de résultats cohérents, l'idée selon laquelle les particules pourraient être associées à l'ostéoporose demeure non seulement, mais est désormais étayée par les résultats de cette étude actuelle de Ranzani et al.
Les auteurs présentent plusieurs mécanismes possibles pour lesquels les particules pourraient affecter la masse osseuse. Peut-être plus simplement, l’exposition augmente l’inflammation systémique7et le stress oxydatif,8ce qui entraîne alors une perte osseuse accrue.
Une étude de 2015 a rapporté un renouvellement osseux plus rapide chez les enfants exposés à des niveaux plus élevés de particules.9Il semble raisonnable de supposer que ce sera également le cas chez les adultes. Il a également été suggéré que des niveaux plus élevés de polluants bloquent l’exposition à la lumière ultraviolette, ce qui pourrait affecter l’homéostasie du calcium en diminuant la production de vitamine D.10
Ranzani et coll. ont rapporté que l'association entre l'exposition aux particules et une faible masse osseuse était plus grande pour la colonne lombaire, qui est principalement constituée d'os trabéculaire, que pour la hanche, qui possède une proportion plus élevée d'os cortical. L'os trabéculaire semble répondre plus fortement au stress oxydatif provoqué par les particules fines que l'os cortical.11
Quelle qu’en soit la cause, le lien entre la pollution atmosphérique par les particules et l’ostéoporose semble se renforcer avec cette publication, et il est temps d’intégrer cette préoccupation relative à la qualité de l’air dans nos protocoles de traitement pour les patients à risque ou ceux dont la masse osseuse est réduite.
Notre liste de problèmes de santé chroniques liés à la pollution par les particules ne cesse de s’allonger. La suggestion de notre regretté collègue Walter Crinnion selon laquelle inciter les patients à acheter des filtres à air pourrait être la mesure la plus importante qu'ils pourraient prendre pour améliorer leur santé semble de plus en plus prophétique à mesure que le temps passe.
